Emotions de tête ou de coeur ? Selon Linda Spangle, il existe deux types d'émotions qui nous amène à la prise alimentaire : - de tête : la colère, l'agressivité et les émotions liées au stress (impatience, agacement, peur). Ces émotions nous amèneraient à consommer des textures croquantes comme les gâteaux, les fruits secs, les chips... - de coeur : tristesse, solitude, fatigue, besoin de réconfort. Celles-ci nous pousseraient vers des aliments à texture moelleuse comme le chocolat, la glace, les pâtes... pour être consolé. Ce n'est évidemment pas une science exacte, mais je trouve utile d'analyser nos envies alimentaires pour mieux les comprendre, vous ne pensez pas ?
Cortex-limbique-reptilien
Faisons un point scientifique pour comprendre l'importance de nos émotions. Dans notre tête, le cortex (prise de décisions) fait face au cerveau reptilien (survie) et au cerveau limbique (émotions). Notre volonté qui sort du cortex est rempli de bonnes résolutions et veut, par exemple, faire attention à ce qu'on mange. Mais ce dernier va être embêté par le limbique qui lui veut manger son chocolat, car il est à la recherche de la récompense immédiate. Quant au reptilien, il lui donnera d'autant plus du fil à retordre si un danger ou un changement apparaît (notre cerveau adore la routine, qui est synonyme de sécurité). Nous sommes donc à deux contre un. Le chocolat l'emporte sur notre volonté.
Régimes alimentaires
C'est d'ailleurs selon moi un point essentiel contre les régimes alimentaires. Les régimes restrictifs sont une source de stress pour notre organisme et le détraquent. Ils vont jouer sur notre humeur car à force de se sentir privé, on se frustre et surtout, la plupart du temps, ce sont des régimes sans graisses, chose nécessaire pour la synthèse des hormones et des neurotransmetteurs. Je parle ici de bonnes graisses, et non de graisses trans. Donc plus on s'affame, plus nos systèmes hormonal et nerveux fonctionnent mal et nous devenons plus sensibles aux émotions. D'autant plus que le chocolat (ou tout autre aliment qui pour vous est un aliment-réconfort) a le même effet qu'une drogue sur notre organisme, notamment à travers une réponse hormonale très puissante. Notre mémoire, et notamment notre cerveau limbique voudra de nouveau avoir cette sensation de bien-être provoqué par l'alimentation pour avoir sa gratification immédiate quand il est en difficulté. C'est pour cela que je parle de digestion des émotions. Il s'agit ici de digérer ses émotions, d'apprendre à les accueillir, pour ne plus en souffrir.
Compulsion alimentaire
La souffrance dans la gestion des émotions peut se traduire de différentes manières. Ici, je vais parler de la compulsion alimentaire. La compulsion est une contrainte intérieure accompagnée d'une angoisse plus ou moins consciente, qui va pousser l'individu à accomplir un acte tel un mécanisme de défense. On va manger pour se protéger. Se protéger de nos émotions. D'émotions trop difficiles à gérer pour nous. La compulsion alimentaire peut intervenir plusieurs jours après l'événement déclencheur. Il est difficile de le retrouver. D'autant plus si c'est un acte qui date de l'enfance et qui est ancré : je me sens mal = je mange = je me sens mieux momentanément. Je précise momentanément car très souvent, un sentiment de honte de mal s'installe juste après. Pour essayer de comprendre ce comportement, il est nécéssaire de comprendre les étapes de fonctionnement d'une compulsion alimentaire.
Etapes d'une compulsion alimentaire
Evénement déclencheur (il se passe quelque chose, une action ou une idée qui nous traverse l'esprit) -> pensée automatique (qui marque l'injustice, lé découragement, l'incrédulité, la colère...) que l'on ne remarque pas -> émotion que l'on ne perçoit pas car trop difficile à gérer -> prise alimentaire non maîtrisée qui devient un nouvel événement qui engendrera une nouvelle pensée du type "j'ai encore craqué", une nouvelle émotion et une nouvelle envie de manger pour se consoler. C'est une lutte quotidienne qui est très difficile à gérer. Le fait de se rendre compte de ce cercle vicieux peut être une étape dans le changement et dans la gestion de nos émotions.
Toxine quand tu nous tiens...
Une hyperglycémie liée à une pulsion sucrée entraîne une hypoglycémie réactionnelle qui entraînera un nouvel appel du sucre. En effet, le pancréas va baisser le taux de sucre dans le sang en sécrétant de l'insuline et le foie qui a stocké le sucre sous forme de glycogène. Pour l'éviter, il faudrait attendre que notre foie ait déstocké le glycogène en le transformant de nouveau en glucose grâce au glucagon sécrété par le pancréas. Ou bien, manger de bons sucres (comme celui des fruits) pour remonter notre glycémie doucement. Mais notre cerveau appelle le mauvais sucre et continue de fatiguer notre pancréas. C'est ainsi que le diabète peut s'installer. Cela impacte également notre foie qui s'encrasse en stockant du glycogène inutile à notre organisme. Et si le foie est touché, tous les équilibres hormonaux sont fragilisés et notre humeur en sera impactée. Encore un cercle vicieux.
Comment agir ?
Il existe différentes manières de sortir de ce cercle vicieux. Déjà, je vais remettre en place une hygiène de vie globale. En travaillant sur une alimentation plus vivante, pleine d'énergie, des fruits et légumes frais et de saison mûrs et crus, des protéines légères et du bon gras ; sur de l'exercice physique régulier ; et sur la gestion des émotions.
La digestion émotionnelle sera la plus compliquée évidemment. Il s'agit ici d'accepter, de se pardonner et de comprendre. C'est important d'essayer de trouver l'événement déclencheur, la pensée automatique ainsi que l'émotion ressentie après une compulsion, pour percevoir au mieux son ressenti et identifier le besoin de l'instant. Quand on trouve son besoin, c'est déjà le combler un peu. Il sera nécessaire sur le long terme de redécouvrir notre capacité de ressenti. Ce sera l'assurance de ne plus retomber dans la compulsion. Prendre le temps de mastiquer, de déguster, manger de qualité et en quantité raisonnable. C'est un processus long mais nécessaire.
Petites astuces pour commencer, vous pouvez prendre une tisane de romarin juste après la compulsion et aider la digestion en massant votre ventre dans le sens de l'aiguille d'une montre avec 1 ou 2 gouttes de menthe poivrée diluée dans de l'huile végétale.
La naturopathie peut vous aider en vous donnant des conseils plus précis sur l'hygiène de vie au global et en effectuant un suivi régulier et un soutien dans la gestion des émotions. Il peut être également très intéressant de faire un travail d'accompagnement et de soutien psychothérapeutique.
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